Depuis 2018, je propose des formes déambulatoires ou fixes, conçues in situ à l’occasion d’événements précis, en marge d’une exposition, d’un chantier en cours, d’un commémoration, etc. Visites dans l’espace réel ou visites virtuelles, j’apprécie de convier le public selon des dispositifs ludiques, avec ou sans technologie.
N’hésitez pas à me consulter pour envisager une éventuelle visite en lien avec un événement, un lieu, une thématique.
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« Chantier sonore », visites en improvisation sonore guidées
Chantier de la médiathèque Alain Rey de Pont-du-Château.
Samedi 03 octobre 2020 à 10:30, 14:30 et 16:00 ont eu lieu trois visites, une pour le jeune public et deux pour le tout public.
Cette médiathèque, alors encore en construction, a été pensée comme une maison romaine. C’est sous la forme d’un rituel ludique et exploratoire que je propose de visiter le chantier en cours, à la découverte des univers sonores propres aux futurs rayons de la médiathèque. Même si les documents ne sont pas encore là, pouvons-nous convoquer ensemble les sons qui les habitent ? Guidés pas à pas dans l’improvisation collective, les personnes présentent ont déambulé dans le bâtiment en construisant des tapis sonores sur lesquels j’ai lu des extraits des livres prochainement disponibles dans la médiathèque.
Les visites furent précédées d’ateliers avec les élèves du collège de Mortaix à Pont-du-Château, pour me permettre de répéter des interactions avec le public, inspirées de la technique du soundpainting.
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Les 30 ans du Théâtre de l’Avant-Seine à Colombes
Samedi 18 septembre 2021. Visites adultes à 14:00 et 17:15. Visite de 16:00 spécialement adaptée pour les plus jeunes spectateurs dès 6 ans.
Un anniversaire ! C’était l’occasion idéale pour enfiler le costume de Daniel Julilère, expert en tout, et emmener le public en voyage. Entre fiction et réalité, entre passé, présent et futur, à mesure que nous visitions le bâtiment, j’invitais les personnes présentes à découvrir les traces insolites des événements, réels et imaginaires, qui ponctuèrent l’histoire de ce théâtre que je connaissais déjà un peu*.
Pour cela, je fus accueilli une semaine en résidence à l’Avant-Seine, un temps au cours duquel je pus recueillir des témoignages (spectateurs, spectatrices, membres de l’équipe, archives…) qui m’inspirèrent sur le contenu des visites.
Étapes des visites : Colombes et la Colombie / Les indices réels et loufoques du thème de paquebot dans le bâtiment / Quiz sur les événements marquants de l’Avant-Seine / Compte-rendu des recherches de Daniel Julilère, consultant sur les imaginaires associés au théâtre / Dialogue fictif avec des artistes disparus / Chants méditatifs en cage d’escalier / Dessous de scène façon bunker survivaliste…
(*) : L’Avant-Seine a accueilli des représentations du spectacle Hänsel & Gretel, la faim de l’histoire que j’avais mis en scène en 2013.
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« Vous avez dit OVNI ? »
Hôtel Fontfreyde – centre photographique de Clermont-Ferrand.
Les 19 et 20 septembre 2020, dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Un autre regard, visite atypique de l’exposition « Julien Mignot, Le photographe & son double » réalisée par Paule Lanternier, la médiatrice et chargée des publics de l’Hôtel Fontfreyde – centre photographique et moi-même, dans le personnage de Daniel Julilère.
Si vous souhaitez découvrir le travail du photographe Julien Mignot et que, de surcroît, vous appréciez la pensée complotiste et le second degré, alors je vous propose de voir en quoi cette exposition est tournée toute entière vers la vie extraterrestre et les ovnis.
L’affiche
Le concept de cette visite repose sur l’idée de faire croire au public que le photographe Julien Mignot a volontairement glissé un message caché dans son exposition : une multitude de références à l’existence des Ovnis et des extraterrestres. Même si je portais une perruque et un costume un peu fantasque, même si je parlais en caricaturant la parole savante aux côtés de Paule Lanternier qui partageait une vision beaucoup plus réaliste de la médiation sur ce travail photographique, il fut intéressant de constater que les personnes présentes, qui commençaient par rire, finissaient par être troublées par l’accumulation de toutes mes interprétations, des nombreuses coïncidences que je pointains, des hasards que je choisissais de présenter comme l’illustration d’une volonté délibérée de l’artiste de prendre la parole sur la vie extraterrestre – ce qui était bien sûr complètement faux.
Avec ses yeux sombres, agrandis par l’effet loupe du sac rempli d’eau, le portrait de l’affiche rappelle les représentations habituelles des extraterrestres, notamment les images de la créature de Roswell.
Il correspond aussi, étrangement, à la description d’une rencontre du 3ème type telle que relatée dans Contacts avec les Extraterrestres, petit livret publié aux éditions Atlas : « Le plus petit, qui a des allures de Bibendum Michelin, porte un casque rond. Il a des yeux étranges et une fente en guise de bouche. » La fente de la bouche bouche est matérialisée par le bas du sac plastique rempli d’eau. L’excroissance sur le dessus du crâne du Bibendum trouve son pendant dans le chignon du portrait. Le lien avec le Bibendum est d’autant plus troublant que le photographe a grandi à Beaumont, près de Clermont-Ferrand, berceau de l’entreprise Michelin.
Enfin, les auriculaires tendus, en haut de l’affiche, évoquent évidemment la célèbre série télévisée Les Envahisseurs, dans laquelle les extraterrestres étaient dans l’incapacité physique de pliers l’auriculaire : c’est à cela qu’on les reconnaissait !
Voilà donc une série de hasards qui confortent Daniel Julilère, expert en tout et notamment en Sciences de la Vie Extraterrestre, dans sa conviction de départ : cette exposition comporte un message caché, délibérément mis en scène par l’artiste, au sujet de la Vie Extraterrestre.
La récurrence des « O » dans les titres
Titre de l’exposition :
« Le photographe & son double »
Titres des salles :
1/ DAILY CANNES
2/ SCREENLOVE
3/ 20YO
4/ 96 MONTHS
5/ AIRLINE/COLLECTION
Le titre de l’exposition et les noms donnés aux salles constituent un tremplin herméneutique de choix dans notre poursuite d’une quête de sens liée aux ovnis.
Comment ne pas remarquer que le titre « Le photographe et son double » est construit autour de la mise en avant du « LE » en début et en fin de titre, comme pour introduire un objet non dit, déterminé sans être nommé, en même temps que ce procédé insiste sur la mise en miroir du photographe avec son double. L’un et l’autre ? L’un OU l’autre ? L’angoise liée à l’extra-terrestre, double animé de l’humain, menaçant de le remplacer, est renforcée par la présence du « & » qui évoque à la fois la juxtaposition (par le signifié du « & ») et la substitution (par la genèse même du signe « & » puisque « esperluette », signifiant authentiquement « est pour le et », renvoie à la substitution des signes).
En parallèle, on remarquera que la voyelle « O » est la lettre apparaissant avec le plus d’occurences dans le titre : 2 dans « photographe » et 2 dans « son double » : un « 2 x 2 » qui redouble le double. C’est le « O » de l’Ovni bien sûr ! C’est « LE » « O », celui qui vient d’en haut, d’en « O ».
Enfin, dans les noms des salles, on observera que le nom de la 1ère salle, sans « O », nous invite à chercher ailleurs, tout comme les photos de stars nous invitent à regarder le ciel (cf. infra).
Les titres des salles 2, 3 et 4 comportent chacune un seul « O », car il y est question de la présence d’ovni, à chaque fois.
La salle 5 comprend deux espaces : un premier nommé « Airline », sans « O », puisqu’il est dédié à une méditation sur l’absence d’ovni dans le ciel (cf. infra) tandis que « Collection » en comprend deux, comme pour mieux nous montrer que le « O » d’ « Airline » s’est caché dans « Collection », aux côtés de… son double ! Et la boucle est bouclée.
Les références à l’ufologie
Comme le déclare Daniel Julilère avec panache, le rédactionnel des cartels est « truffé de référence à l’ufologie » :
Salle 1 « Daily Cannes » : dans l’entrée de l’Hôtel Fontfreyde, une salle consacrée aux photos de célébrités. De Laetitia Casta à Xavier Dolan, Julien Mignot nous invite à lever les yeux vers le ciel pour observer les « stars », les étoiles, et guetter le passage d’un ovni. Et déjà une photo un peu isolée, celle d’une femme aux seins nus, avec un téton/ovni flottant dans l’image…
Salle 2 « Screenlove » : une série composée uniquement de photographies d’intérieurs vides, des chambres surtout, comme si les humains présents avaient été aspirés ailleurs. Un clin d’oeil évident aux enlèvements par les extra-terrestres. Pour cette série, le choix de l’appareil Leica n’est pas anodin puisqu’il renvoie clairement à la chienne Leïca, elle-même envoyée dans l’espace via Spoutnik 2 en 1957.
Salle 3 « 20YO » : la série de photographies en noir et blanc, avec un grain parfois grossier, rappelle les clichés exagérement agrandis montrant des ovnis tranversant le ciel. Ici une photo de champ de maïs (décor prisé des films de science-fiction), là des jeunes gens regardant le ciel ou bien perdus sur une longue route façon « road 66 », tandis qu’un symbole triangulaire étrange flotte sur le mur dans une autre photographie… Une salle consacrée au rapport ambigu de la jeunesse avec les ovnis et le paranormal : à la fois victime et témoin fasciné. Daniel Julilère en profite pour proposer au public de s’entrainer à la photographie d’ovni, objet furtif par excellence, en lançant un couvercle en aluminium en l’air à trois reprises : qui a réussi à le photographié ?
Salle 4 : la présence du nombre 96 dans le titre fait référence à l’année 1896 au cours de laquelle a eu lieu une des plus grandes vagues d’observation d’ovnis aux États-Unis. L’emboitement du 9 et du 6 figure aussi une hélice, procédé mécanique parfois envisagé pour expliquer la translation verticale des ovnis, à la manière des hélicoptères. Dans cette salle, des photographies prises chaque mois pendant 8 ans (le chiffre 8 du mouvement infini, de la rotation perpétuelle, renvoie à la rotation sans fin d’une soucoupe originaire du fond de l’espace). Le tout est agencé comme un puzzle (énigme) ou plutôt comme un calendrier de l’avent, annonçant la venue de l’ovni manquant.
Salle 5 « Airline » : c’est justement dans ces photographies d’un horizon vide que l’on perçoit, de la manière la plus juste, l’absence de l’ovni recherché. Jusqu’au texte d’un cartel qui, une fois remplacé le mot « horizon » par le mot « ovni », donne un tout autre sens au propos.
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Serveur Vocal Humain… dans un espace d’exposition
Le 15 mai 2020 à ZAOUM‘ Espace d’artistes à Clermont-Ferrand.
Pour le finissage de l’exposition « ICI PROCHAINEMENT paillasson et adventices » de l’artiste Théo Poulet (voir aussi ma performance pour le vernissage), je me suis installé dans la vitrine de l’exposition afin de proposer une variante du Serveur Vocal Humain : une arborescence conçue pour mener à la lecture de 12 textes écrits par Théo Poulet, en lien avec 12 espaces particuliers de l’exposition. Il s’agit d’une visite virtuelle par téléphone que je proposais aux personne appelant mon numéro, en faisant semblant d’être la voix de synthèsque d’un serveur vocal interactif : je lisais des textes en direct, au fur et à mesure que mes interlocuteurs et interlocutrices naviguaient selon leurs choix dans l’arborescence que je leur dévoilais étape par étape.
C’est à cette occasion que j’ai expérimenté pour la première fois le GPS Humain (voire vidéo ci-contre), en communiquant aux passants les indications qui devaient les conduire à entrer dans la galerie : « Dans 4 mètres, tournez à gauche. Tournez à gauche. Faites demi-tour », etc. Ces interactions (d’autant plus troublantes car j’étais masqué) avec les personnes à proximité dans la rue ont été très inspirantes et je compte développer ce dispositif lors de prochaines occasions.
Le 04 juillet 2020, en direct sur Radio Galoche, depuis l’espace DOC!, j’ai repris ce même dispositif pour les auditeur.ice.s qui étaient invités à m’appeler pendant les 40 minutes d’antenne du Serveur Vocal Humain. Que ce soit dans une galerie ou en direct à la radio, ces deux variantes augmentent la portée du Serveur Vocal Humain et permettent à plus de gens d’en faire l’expérience.
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Chasse au trésor dans le cimetière des Carmes de Clermont-Ferrand
(Accompagnement à la visite par un serveur vocal interactif)
Samedi 21 et dimanche 22 mai 2022, le projet artistique « Aujourd’hui », mené par l’association ChoréACtif, propose un premier évènement ludique et familial à la découverte d’un patrimoine encore méconnu : le cimetière des Carmes à Clermont-Ferrand.
À la demande de Clotilde Amprimoz, j’ai pu expérimenter la mise en place d’un serveur vocal interactif, en partenariat avec le Centre Dramophonique National Le allÔ. Il reste accessible jusqu’au dimanche 29 mai 2022 en appelant au 04 44 05 01 84 (prix d’un appel local, gratuit si abonnement illimité), avec 2 parcours possibles, selon que vous visitez le cimetière des Carmes en étant « sur place » ou bien « à distance ».
Vous pouvez aussi laisser vos impressions via un message vocal en début ou fin d’appel.
Plus d’infos sur le site de ChoréACtif ici !
Notamment le livret de visite à consulter si vous êtes sur place au cimetière.
En quelques mots…
Les enregistrements de voix ont eu lieu, pour la plupart, sur place au cimetière des Carmes, avec l’équipe de ChoréACtif.
Ce serveur vocal interactif est un prototype conçu et réalisé en quelques jours, afin d’accompagner la proposition artistique de Clotilde Amprimoz et de l’équipe de ChoréACtif.
En lien avec les recherches du programme « Avoir Lieu » de La Marge Heureuse, notre objectif était d’expérimenter un mode d’accompagnement téléphonique pour la visite réelle, sur place, et pour une visite virtuelle, à distance, d’un site patrimonial, et ceci grâce à un dispositif peu coûteux, ne nécessitant pas de connexion Internet du côté utilisateur, ni de compétences de programmation du côté de l’équipe artistique.
Les équipement et outils utilisés sont simples et accessibles : nous avons enregistré les voix et sons avec un enregistreur audio Zoom H2N d’une valeur de 150 euros ; l’enregistreur d’un simple téléphone aurait pu suffire car le son étant très compressé sur un serveur vocal, la différence de qualité audio n’aurait pas très grande.
Le montage son a été fait grâce au logiciel gratuit Audacity.
Le serveur vocal a été conçu et mis en place via l’interface en ligne OVH, grâce à un numéro de téléphone loué à OVH par le Centre Dramophonique National Le allÔ.
Les textes originaux enregistrés ont été écrits par Clotilde Amprimoz et Julien Daillère. Le serveur vocal a été conçu et mis en place par Julien Daillère, avec les voix des personnes impliquées dans le projet Aujourd’hui, enregistrées en marge des temps de répétition au cimetière des Carmes. Les voix sont celles de Nelly Biard, Julien Daillère, Isabelle Franques, Simon Stenmans et Jade Vital Anselmo.